Cessez d’être auto-critique !

Nous connaissons tous des personnes qui exigent beaucoup d’elles-mêmes mais il est parfois difficile d’admettre que nous aussi, nous nous identifions à nos attentes et que celles-ci sont trop élevées. Parmi les leaders c’est un cas fréquent, qui renforcé par le stress, alimente un besoin de dépassement permanent. Certains, selon leur position dans la hiérarchie, vont reporter ce besoin sur les autres et ne supporter aucune erreur ou défaillance, comme si chacun devait être à tout instant un modèle de performance absolue. D’autres vont s’en prendre à eux-mêmes et bien que leur parcours professionnel soit tout à fait honorable, voire remarquable, ils vont avoir tendance à l’autocritique, comme un moteur censé les pousser de l’avant. « Après tout pour réussir, il ne s’agit pas de s’écouter mais d’avoir de la volonté et de l’endurance », pensent-ils. C’est une stratégie déterministe mais qui a ses limites lorsque la personne ne répond pas à ses propres attentes élevées et finit par se réprimander au lieu de comprendre sur quoi elle butte.

autocritique du leader

Qu’est-ce que l’autocritique saine pour un leader ?

L’autocritique saine intervient lorsque nous réalisons pourquoi nous avons échoué et comment nous aurions pu l’éviter. Elle nous permet alors d’assumer nos responsabilités, de corriger nos erreurs ou comportements et de repartir sur de nouvelles bases, même si parfois cela demande des ajustements successifs pendant quelques temps. L’autocritique devient dans ce cas, un moyen d’autoévaluation aussi bien des points positifs que négatifs, de nos activités, comportements ou sentiments.  Elle permet alors d’éviter de renforcer notre ego dans une situation qui nécessite au contraire du discernement de notre part et des actions correctives. On sait que l’autocritique est positive lorsqu’elle aboutit à un apprentissage ou à un dépassement de soi, notamment sur des projets à long terme qui nécessitent de rester motivé. Elle devient négative, voire toxique, lorsqu’elle aboutit à un cycle perpétuel de remises en cause personnelles, qui éveillent constamment deux émotions liées à l’autocritique : la honte et l’humiliation. Elle favorise alors un processus déjà en place au départ lié à une faible estime de soi-même.

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Existe-t-il des moments où un leader est plus sujet à l’autocritique ?

Le leadership est une position qui amène une forme de solitude, d’incertitude et de stress qu’il est parfois difficile de combler selon les périodes de vie. L’autocritique tend alors à devenir plus courante pour certains, comme dirait l’adage « pour serrer les dents, le temps que les difficultés passent ». Cependant ce ne peut pas être une stratégie à long terme, au risque de développer une forme de jugement excessif vis-à-vis de soi, des comportements sévères voire punitifs, une vision surdimensionnée de ses propres lacunes ou encore, de développer de la rumination et de l’anxiété. L’autocritique systématique aboutit à une moindre motivation et finalement à une perte  de performance. En s’aggravant l’autocritique systématique amène à un état d’inhibition qui empêche d’agir pour atteindre ses objectifs. Comment briser le cercle des pensées négatives sur soi et retrouver la confiance ?

autocritique du leader

Qui critique quoi ?

Si vous êtes fréquemment sujet à l’autocritique alors que vous êtes un leader compétent et toujours prêts à vous former et à progresser, c’est que vous avez besoin de porter attention au processus qui s’anime en vous dans ces moments-là et de le modifier progressivement, par une pratique constante de l’une ou l’autre des méthodes qui suivent dans cet article. En tout premier lieu, avant d’appliquer quelque recette que ce soit, demandez-vous ce que cache votre besoin d’autocritique et ce qui vous déçoit réellement. J’ai longtemps été sujette à l’autocritique jusqu’au jour où j’ai compris quelles étaient mes véritables attentes en tant qu’entrepreneure et en tant que femme : celles d’être heureuse et créative. Tant que cela n’avait pas été clarifié au fond de moi, j’avais tendance à substituer ces besoins en fuites permanentes vers des objectifs multiples et à travailler énormément en ne supportant aucune défaillance autour de moi, encore moins en ce me concernait. Epuisant à la longue :  tout simplement ! Quelle est votre « fuite » à vous ? Certains vont chercher le succès de manière effrénée alors qu’ils recherchent tout simplement à prouver leur valeur. D’autres vont vouloir être des spécialistes experts à l’excès, alors que leur attente fondamentale est d’être d’abord et avant tout compétent et reconnu comme tel. D’autres vont être dans un combat permanent, pour des tas de causes possibles, alors que leur besoin premier est de se protéger eux-mêmes… Lorsque vous êtes dans l’autocritique vous vous incriminez d’abord et avant tout de ne pas vous donner à vous-même ce dont vous avez besoin. Lorsque vous avez trouvé, donnez un nom à votre « critique » et chaque fois que vous relevez sa présence dans votre vie, rappelez-vous de votre véritable attente. Le jour où j’ai cessé l’autocritique pour tout et rien, j’ai acquis plus de profondeur, de créativité, de patience et de tempérance dans mes missions professionnelles.

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Entraînez-vous

Ne nous cachons pas la face, la route peut être longue mais voici quelques astuces pour vous aider.

1️⃣ Évitez de généraliser

Tout le monde ne note pas vos défauts et vos manques. Cessez de penser que chacun voit vos failles et vos atermoiements intérieurs. C’est loin d’être le cas. Concentrez vous sur le premier point (réf. « qui critique quoi ? »).

✨ J’ai accompagné une fois un DG qui rencontrait des difficultés relationnelles fortes avec son président. Le président était lui-même accompagné par une autre personne que moi. Mon client, soumis une très forte pression et un stress élevé, parce que son poste était remis en question, s’autocritiquait durement sur le fait qu’il était un animateur d’équipes et non un politicien.  Or j’ai appris plus tard que c’était à la fois son expérience d’animateur d’équipes et sa capacité à être un fin politicien qui avait au contraire séduit son président, qui lui reprochait tout autre chose.✨

2️⃣ Pratiquez le jeu du « si »

« Et si à la place j’avais fait comme ceci ou comme cela… que se passerait-il à la place de ma situation actuelle ? Envisagez plusieurs hypothèses et testez les la fois suivante.

3️⃣ Elevez vos attentes

Cela peut paraître contre-intuitif mais en fait, en occupant vos pensées négatives par des un projet personnel, avec des buts élevés en lien avec vos valeurs, vos besoins profonds ou votre éthique professionnelle, vous transposez naturellement une énergie négative, en énergie constructive. Vous vous mettez alors dans un état d’esprit de construire votre voie professionnelle et de solliciter vos propres qualités pour cela. Fixez vous un but et prenez les commandes de votre avenir professionnel👇.

Isabelle Cham Conseil

soutient le développement des dirigeants, des équipes et des organisations à travers la prospective, la mobilisation du leadership, la gestion du changement et la communication d’impact. Retrouvez toute l’information sur le site.